LE POINT DE VUE DES ÉDITEURS Est-il déraisonnable de penser qu'à l'ultime instant de la vie, l'esprit puisse entrevoir une représentation éblouissante des fantasmes et désirs qui l'ont souvent hanté ? Toujours est-il que, victime d'un naufrage ferroviaire alors qu'il se rendait à Vienne, le Dr Jean Hicquart se trouve soudain transporté dans la ville au temps où Mozart met la dernière main à la Flûte enchantée. Reçu par le musicien, ce voyageur que Mozart appelle Icare (parce qu'il lui semble tombé du ciel) est requis de prendre la place d'un souffleur défaillant, et assiste ainsi à la première au ras des planches — perspective sur-prenante qui n'est pas le moindre attrait du roman. Plus tard, les représentations de la Flûte suivant leur cours, Mozart, tout occupé par le Requiem et la Cantate maçonnique, glisse vers la mort — en des pages irrésistibles d'émotion — sous les yeux d'un médecin de notre temps dont le diagnostic est voué à l'impuissance par le dénuement thérapeutique de l'époque et l'irréversibilité de l'histoire. A "l'année Mozart", qui est l'occasion d'érudites biographies et de savantes analyses musicales, il fallait un roman qui fît entendre la voix, simple et fervente, de l'admiration, de l'émotion et du plaisir. Le voici. HUBERT NYSSEN ET BERTRAND PY
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