Une fois de plus, au premier mot de réprimande, Bruno s'est enfui dans les rues de Chelles et son père donne aux voisins le spectacle du respectable professeur Daniel Astin s'époumonant à rattraper son fils rebelle. A l'agacement succède la pitié pour ce gamin qu'il sait si mal prendre, de l'aveu de tous et du sien propre. Mais il faut sauver la face, s'exclamer bourru: "Veux-tu faire croire à tout le monde que je n'aime pas mes enfants?" Et Bruno de répondre "Tu m'aimes, bien sûr, mais tu m'aimes moins." Touché! pense Daniel qui a la quasi certitude que Bruno, son dernier-né, n'est pas de lui. Il s'est efforcé pourtant d'être bon père. L'enfant a-t-il deviné, senti l'effort? Piqué au vif, il tente la reconquête de ce fils farouche. Daniel Astin gagne la bataille, mais à quel prix et pour quel triomphe dérisoire? Victoire à la Pyrrhus, dont Hervé Bazin retrace les étapes avec le talent âpre et mordant, toujours lucide, qui le caractérise. Source : Le Livre de Poche, LGF 4e de couverture : Avec le talent âpre et mordant, toujours lucide, qui caractérise ses romans, Hervé Bazin nous raconte dans Au nom du Fils l'histoire d'un père de trois enfants qui, malgré la quasi-certitude que son dernier-né n'est pas de lui, s'y attache terriblement et lutte pour que ses sentiments ne soient pas trop envahissants ni exclusifs. Cela l'oblige sans cesse à se remettre en question, à se juger, et sa vie, quoique médiocre, se trouve éclairée par cet amour qui lui apporte à la fois peines et joies. --Ce texte fait référence à une édition épuisée ou non disponible de ce titre.
|