Aimante, candide et désintéressée, Sylvie déconcerte ses proches, grands bourgeois "branchés" qui ne sont pas loin de la considérer comme anormale. Elle est peu adaptée à notre fin de siècle.
Invitée dans l'extravagant domaine de Granges, où un pastiche de temple grec semble devoir jouer un rôle dans l'histoire, elle erre comme une figure d'un autre monde. Elle devient, aussi, un objet d'amour pour un jeune "barbare" dont nous ne saurons jamais le nom.
Seuls, le grand-père de Sylvie, M. Kergilan, terrible vieillard milliardaire, hanté par la peur de la mort, et Léopold Follion, le parasite lucide et cynique, ont l'intuition de sa vraie nature. Ils sont touchés par la grâce mystérieuse qui émane d'elle.
Sylvie va être la cause involontaire d'un drame brutal, au terme duquel elle apparaît enfin pour ce qu'elle est : une âme forte.
Avec ce conte moral qui sent le soufre, Jean-Louis Curtis privilégie le suspense et le romanesque.
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